Le charbonnage Espérance et Bonne Fortune

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La clinique de l’Espérance de Montegnée (commune de Saint-Nicolas) fait partie du CHC, le Centre hospitalier chrétien dont trois sites, y compris celui-ci, vont prochainement déménager à Glain (commune de Liège) dans de toutes nouvelles installations.

  Cette clinique tient son nom de l’importante S.A. des Charbonnages Espérance et Bonne Fortune, société qui l’a fondée en 1907 pour soigner les mineurs accidentés. Le bâtiment que l’on voit sur la photo ci-dessus date de 1957. Au départ, le dispensaire est établi dans une simple maison d’habitation, à laquelle sera jointe en 1909 une salle d’hospitalisation de douze lits. Le service acquiert une grande notoriété et finit par s’ouvrir aux travailleurs d’autres entreprises et à la population environnante.

La Société anonyme des Charbonnages Espérance et Bonne Fortune est née en 1875 de la fusion entre la Société charbonnière de l’Espérance et celle de Bonne Fortune (dont nous ne traiterons pas dans cet article). À l’aube du XXe siècle, l’ensemble des concessions s’étend sur près de 500 hectares, sous les localités de Montegnée, Saint-Nicolas, Glain, Ans, Loncin, Grâce-Berleur, Hollogne.

 

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Les charbonnages liégeois en 1923 (carte du service géologique de Wallonie).

 

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Cette vue aérienne de 1947 permet de situer le siège Montegnée (1) et le terril (2) du charbonnage de l’Espérance, ainsi que son siège dit « Saint-Nicolas » (3) près de Burenville. Deux autres houillères sont également visibles : la bure aux femmes du charbonnage Patience et Beaujonc à Glain (4) (le terrain où l’on va construire le nouvel hôpital du CHC) et le charbonnage de l’Aumonier à Burenville (5) (à l’emplacement de l’actuel garage Renault de la rue de Mons).

  Retrouvez toutes ces implantations sur le plan qui suit, que vous pouvez agrandir en cliquant dessus (plan extrait de « Liège en poche », paru aux éditions de Rouck au début des années 1960) :

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Le siège Montegnée de la houillère de l’Espérance, en 1913.

 

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L’entrée du siège Montegnée de l’Espérance au début du XXe siècle, à la fois siège administratif et d’exploitation. Ci-dessous, l’actuelle impasse de l’Espérance, fermée par une grille qui donne sur un terrain en friche :

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Le même endroit en 1972, un an avant la fermeture définitive du charbonnage, dont on voit ci-dessous les installations dans les années 1950 :

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Le siège Montegnée de l’Espérance vu depuis la rue Adoplhe Renson en 1972. Ci-dessous, le même endroit de nos jours :

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Le site de l’Espérance en 1977, abandonné et prêt pour le dynamitage définitif (voir ci-dessous) :

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Le site Montegnée en 2014, photographié depuis la grille qui ferme l’impasse de l’Espérance.

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Depuis 1884 (la vue ci-dessus date de 1913), le charbonnage de l’Espérance exploite un nouveau puits le long de la voie ferrée Ans-Flémalle ; il est répertorié sur les cartes comme le siège « Saint-Nicolas » de l’Espérance, bien qu’il se trouve sur le territoire liégeois, aux confins de Liège, Glain, Montegnée et Saint-Nicolas (avant la fusion des communes de 1977).

Ce site d’exploitation est mieux connu sous le surnom de « beur al djote », la « bure aux choux », car les mineurs s’y plaignaient de la friabilité des couches de charbon, qui éclataient comme des choux pris par la gelée.

charbonnage_esperance saint-nicolas_1975.jpg   La « beur al djote » un an après sa fermeture en 1974, vue depuis le pont de la rue Saint-Nicolas. Ci-dessous, l’ancienne tranchée du chemin de fer en 2008 :

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Le pont de la rue Saint-Nicolas en 2008, pendant la construction de l’immeuble à usage mixte à l’angle de la rue des Noyers.

 

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Le siège « Saint-Nicolas » de l’Espérance en 1972, vu de la rue Delchef. Ci-dessous, ce que cet endroit est devenu après la disparition des activités minières (photo de 2014) :

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Le siège Saint-Nicolas du charbonnage de l’Espérance.

 

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Le pont-roulant.

 

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Les wagonnets sortant du puits.

 

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La machinerie d’une belle-fleur (surnom donné au chevalement à molettes, la structure qui sert à descendre et remonter les mineurs et le minerai, via une cage d’ascenseur).

 

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L’entrée, en 1971, à l’intersection de la rue de l’Espérance et de la rue en Bois (cette dernière a été coupée en deux à la fin des années 1960 par la construction de l’autoroute, et ce tronçon est devenu la rue de Montegnée). Ci-dessous, le même endroit en 2014 :

rue de montegnee-liege-2014.jpgÀ gauche, la ligne 210 du RAVeL a remplacé la ligne de chemin de fer.

 

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La houillère vue depuis la rue André Winands.

 

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En 1972, depuis le pont enjambant le chemin de fer. Ci-dessous en 2014, avec le RAVeL et la végétation qui a repris ses droits :

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Une autre entrée rue de l’Espérance, devenue ce qui suit :

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La « bure aux choux » a fermé en 1974, mais les installations sont restées à l’abandon un peu plus de dix ans. Les deux photos qui suivent ont été prises en 1982 ; chacune est accompagnée de la vue correspondante en 2014 :

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charonnage_esperance st-nicolas-belle_fleur.jpg Ce chevalement du siège de l’Espérance Saint-Nicolas sera la dernière belle-fleur métallique de la région liégeoise ; elle sera détruite en 1985 :

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Des vestiges du charbonnage toujours visibles dans le terrain en friche.

 

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Au début de cet article, il a été fait mention du déménagement à Glain de certains services du CHC. Le nouvel hôpital sera construit sur le site « Bure aux Femmes » de l’ancien charbonnage Patience et Beaujonc, que voici :
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Le site Patience et Beaujonc en 2013.

 

démolition cheminée Espérance

Votre serviteur devant la cheminée détruite le 26 novembre 2014.

 

Chantier MontLégia_2016

Le chantier du nouvel hôpital (clinique du MontLégia) en 2016.

 

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18 commentaires sur “Le charbonnage Espérance et Bonne Fortune

  1. Merci pour cette réalisation passionnante. Récemment installée dans le quartier de l’Espérance (Montegnée), je peux enfin me rendre compte à quoi ressemblait celui-ci dans un passé pas si lointain et mieux comprendre la vie de ses habitants.

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  2. Né en 1949 et habitant la région de Charleroi, j’ai été très sensibilisé par la catastrophe du Bois du Cazier à Marcinelle et par les charbonnages en général. Je consulte régulièrement le site « histoires de ch’tis » et le bloc d’André de Marles décédé il y a peu de temps. J’y ai trouvé des articles et des photos remarquables sur les charbonnages du Pas-de-Calais,de Lièvin et de Lens en particulier. Merci pour m’avoir permis de découvrir ces charbonnages liègeois.

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  3. Très beau travail merci et félicitations. Ex habitant de grâce berleur j ai parcouru toutes ces rues dans ma jeunesse.
    Aujourd hui avec mon père 90ans nous cherchions le nom du charbonnage de la rue en bois merci nous l,avons trouvé grâce a votre site

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  4. Belle compilation qui me rappelle mes années passées au Ministère des Affaires Economiques, siège de Liège, qui avait la surveillance et les arrêtés d’autorisation d’exploitation des Mines, Minières et Carrières de la région. A St Nicolas la fosse descendait à -1024 m. Le chevalement était moderne et utilisait le système des poulies Koeppe. Que de souvenirs….

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  5. Bonjour Monsieur Warzée ,je suis le petit fils d’un ancien mineur de fond de belle fleur.Mon grand père est décédé en 1969 et je recherche des info à son sujet. Est- il possible de vous rencontrer afin de me fournir de plus amples info au sujet de cette mine ? Mon père ne pouvant me donner des infos ou les ignorants ???Dans l’attente de vous lire merci
    fredo

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  6. J’ai découvert votre dossier ,un peu par hasard.
    Je l’ai trouvé très intéressant.
    Je suis un amateur de tout ce qui touche à la mine et auteur d’un livre sur le bassin de Charleroi.(Travail réalisé en 8 ans).
    Je suis toujours à la recherche de sites à photographier.
    Je refais depuis deux ans des balades photos uniquement sur site miniers.
    Je suis a la recherche constante de vestiges en Belgique .
    Vous pouvez peut être m’aider et vous aider peut être de mon côté.
    Je vous souhaite un bon week-end.
    Gérard Detillieu.

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  7. Buongiorno, mi chiamo Valter Basso e sono un giornalista ed editore di Camposampiero PD. Chiedo scusa per il disturbo e probabilmente mi sto rivolgendo al posto sbagliato, ma ci provo. Sono figlio di un ex minatore che ha lavorato oltre dieci anni nelle miniere del Belgio (a Fontaine l’Eveque, bacino di Charleroi) ed è morto di silicosi, inoltre un mio zio materno è morto sepolto vivo a Fontaine l’Eveque nel 57. Io ho già dedicato loro un volume dal titolo « I DUE VOLTI DELLA MORTE NERA – Morire di carbone in Belgio » che è stato presentato in molte località italiane e anche in Belgio. Ora sto lavorando ad un secondo volume per riportare la cronologia della Guerra del Carbone (1946 fino non al 1963 ma al 1972) recuperando i nomi dei 867 (così dicono le statistiche ufficiali al 1963) degli italiani invisibili (perché morti e dimenticati)… Voglio che le loro memorie non vengano cancellate per sempre e che le nuove generazioni sappiano come hanno vissuto i loro nonni e padri non per diventare ricchi ma solo per sopravvivere. Grazie alla rete e a due anni di ricerche sono a buon punto ma molti incidenti cosiddetti minori, dove magari è morto un solo minatore, sono di difficile recupero anche perché le Istituzioni più idonee dicono di non avere documenti relatici a questo periodo storico.. Per questo chiedo: voi siete al corrente di qualche nominativo di minatori italiani morti in miniera (incidente) che non sia a Marcinelle? Io andrò in stampa a settembre e fino ad oggi ho recuperato quasi 600 nominativi di giovani italiani morti nelle miniere belghe, ma non vorrei fermarmi qui proprio perché ritengo quasi un obbligo ricordare queste persone che io considero eroi nel senso più nobile del termine. Se gentilmente qualcuno mi risponderà anche solo dandomi qualche informazione io sarò profondamente grato. Ringraziandovi porgo i miei più cordiali saluti. Valter Basso
    Allego come semplice presentazione una lettera ricevuta dalla Presidenza della Repubblica per il mio primo libro sul fenomeno dell’emigrazione.
    Valter Basso
    Ed. Scantabauchi
    Via Straelle di Rustega 20
    35012 Camposampiero PD
    P.I. 04682000288

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  8. Il est regrettable de constater que tous les chevalements ont été détruits,la presque totalité des terrils,aucune trace,aucun vestige pour rappeler le travail des mineurs pendant de longues décennies…!

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  9. Bonjour Monsieur WARZEE.
    Je ne sais ce qui vous motive à réaliser toutes ces photos, c’est merveilleux.
    Dommage que tout a disparu, la finance veut que ces terrains soient rentabilisés.
    Etes vous un ancien Mineur, un descendant d’un Houilleur ?
    Moi-même j’ai travaillé « A la fosse » en région de Charleroi. 9 ans. En cause des fermetures de nos Charbonnages je me suis orienté vers la concurrence, une société gazière.C’était plus propre.
    J’ai un souvenir qui ne me quitte pas, j’ai été pris dans un éboulement et heureusement sauvé par un ancien prisonnier Allemand resté en Belgique.
    J’ai fait une copie de certaines de vos photos, non pour en faire commerce mais comme souvenir.
    Pouvez-vous me permettre de les montrer lors de certaines réunions, je fais partie du cercle d’histoire de mon entité.
    Mon age 78 ans et c’est comme hier.
    Bien le Bonjour, AERTS Lucien.

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  10. J’ai trouvé votre très intéressant reportage en recherchant de la documentation sur le camp d’Ans où de 1945 à 1947 étaient détenu les prisonniers de guerre allemand mis au travail notamment dans le 3 sièges de la S.A. des Charbonnages Espérance et Bonne Fortune. Ou était situé ce camp et en existe t’il des photos ou écrits. En vous remerciant bien. 4, rue Villa des Roses Herstal 4040

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  11. Quel plaisir de revoir ces photos. J’ai eut le plaisir de travailler un an et demi dans ce charbonnage de l’espérance. J’y étais géomètre de 1971 jusqu’à la fermeture en juin 1973. Ma corde sensible a beaucoup vibré à la vue de ces photos. D’autre part avant d’y travailler ma chambre d’étudiant donnait vue sur la ligne de chemin de fer qui remontait les wagons vers le plateau d’Ans. Avec ses deux locomotives à vapeur qui prenait leur élan depuis la rue du Centre (actuellement rue des Noyers ce convoi était impressionnant. Un grand merci à vous.

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  12. J’ai habité à Glain durant 12 années, 12 années de bonheur pour le gamin que j’étais. Après la classe, on grimpait sur le terril, on jouait dans la cour des Italiens (comme disait); faut dire qu’on y retrouvait retrouvait pas mal de copains d’école. Il m’arrivait aussi de grimper au sommet du terril de Burenville et de là, j’aimais observer la vie du charbonnage. Je me souviens encore du bruit que les wagonnets faisaient en s’entrechoquant et encore plus de la chaleur que dégageaient les locomotives en manœuvrant quand elles bloquaient le passage à niveau. Notre plaine de jeux, c’était le pré des « Maclottes » comme nous l’appelions; maintenant se dresse l’hôpital de la Légia.Quand je prends l’autoroute pour aller à Liège, je « roule » sur mon ancienne école et en passant devant le parking de Burenville, je « roule » sur mon ancienne maison. Je me souviens avoir pris quelques photo avant le numérique. Il faudrait que je les recherche. Souvenirs, souvenirs….

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