Les charbonnages du Val Benoît et du Perron (Sclessin)

Le plan ci-dessous, issu de https://www.openstreetmap.org/?mlat=50.613797&mlon#map=14/50.6173/5.5587, permet de situer les charbonnages qui vont être évoqués dans cet article, à savoir ceux du Bois d’Avroy (1), du Val Benoît (2), du Perron (3) et du Grand Bac (4) :

Cliquez sur ce plan pour l’agrandir dans une nouvelle fenêtre. À l’emplacement de la houillère du Val Benoît (2), se trouvent aujourd’hui les bâtiments de l’ISSeP, l’Institut scientifique de service public. Le siège du Perron (3), a fait place à d’autres entreprises, et ce qui reste de son terril est situé en face du stade du club de football le Standard de Liège. Le siège du Grand Bac (4) n’existe plus et se situait dans la partie sud de l’ex-Ferblatil de Tilleur, repris par Liberty Syeel.

 

Sous l’Ancien Régime, les puits de houille sont nombreux et peu profonds. Ils ne permettent que des rendements limités et sont abandonnés quand le travail y devient trop difficile ou trop dangereux. À la moindre inondation, une bure* est délaissée pour en creuser une autre un peu plus loin.

* Un ou une bure, terme qui désigne un puits de mine.

Les Régimes français et hollandais, au début du XIXe siècle, réorganisent le secteur en privilégiant de plus grandes exploitations. La houillère du Val Benoît, réactivée par la famille Lesoinne, est issue de ces nouvelles mesures. D’importantes concessions lui sont attribuées en 1828 et 1830.

En 1847, le charbonnage se complète de deux sièges d’exploitation complémentaires, le Grand Bac et le Perron.

 

Le siège du Grand Bac à l’aube du XXe siècle. Photo de Gustave Marissiaux, document qui fait partie d’une série commandée en 1904 par le Syndicat des Charbonnages liégeois dans le but de servir de vitrine à l’industrie minière lors de l’Exposition universelle de Liège de 1905.

 

La houillère du Val Benoît vers 1850, représentée par le lithographe anglais Edwin Toovey (artiste installé à Bruxelles après 1860, où il est mort en 1906).

 

la houillère du Val Benoît à la fin du XIXe siècle. Au sommet de la colline, se découpe l’Hôtel des Bains et Thermes du parc privé de Cointe, établissement qui sera fermé en 1905, puis détruit pour être remplacé par une villa appartenant à la famille Hauzeur.

 

La houillère du Val Benoît vers 1870 ▲ et vers 1910 ▼

 

Ce charbonnage est devenu une société anonyme en 1856. Il connaît des déficits dès 1879 et est absorbé en 1887, avec ses filiales, par la Société anonyme des charbonnages du Bois d’Avroy.

Les sites du Grand Bac et du Perron ferment définitivement en décembre 1949 ; celui du Val Benoît, en juin 1959.

 

Cette carte postée en 1907 présente le siège du Perron et son terril ouest, le long de la route de Liège à Huy, ce tronçon (à Sclessin) étant devenu la rue Ernest Solvay, en hommage au célèbre chimiste belge (1838-1922) inventeur de la soude.

 

La houillère du Perron et son terril vus dans l’autre sens, au début du XXe siècle. L’usine à droite est la fonderie Marichal Ketin, spécialisée dans la fabrication de cylindres de laminoir.

 

L’entrée principale de la houillère du Perron.

 

En face du terril ouest du Perron, est installé, depuis 1909, le terrain du club de football du Standard. Cette photo date de 1925. Elle montre les trams débarquant les supporters. Les bâtiments du charbonnage figurent à l’arrière-plan. À remarquer le coron habité par les familles de mineurs.

 

La première tribune du stade du Standard, à l’époque du président Maurice Dufrasne (de 1905 à 1925/26), qui donnera son nom à l’infrastructure sportive. À droite, le terril du Perron ouest.

 

La rue Ernest Solvay dans les années 1960, à la hauteur du terril du Perron, au pied duquel est aménagé un parking pour les jours de matchs.

 

Photo de 1966. Confirmation du parking au pied du terril. Hors d’activité depuis 1959, le terril sert souvent de promontoire pour les supporters qui désirent assister gratuitement aux matchs.

 

Le terril du Perron ouest dans les années 1970 (photo extraite de l’ouvrage « Nos charbonnages », de P. Donnay et L. Loneux.

 

Dans la première décennie du XXIe siècle, le terril du Perron est arasé. On lui promet un avenir à la fois comme site industriel et comme zone verte en liaison avec l’ancien terril Piron, à l’ouest de la colline de Cointe.

 

L’ancien terril en 2018.

 

En 2022, pendant le chantier du tram et la construction du Soccer Club.

 

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Un commentaire sur “Les charbonnages du Val Benoît et du Perron (Sclessin)

  1. Merci beaucoup. Cela remue. Il y a des choses que j’ ai connues et d’ autres … car mon grand-père maternel a fait toute sa carrière au charbonnage du Perron.

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