Le quai de la Goffe, la Batte, l’ancienne halle aux viandes et la cité administrative

vue aerienne_bing maps.jpg  Cette vue aérienne actuelle a été obtenue grâce à Microsoft Bing Maps. Le quai de la Goffe est compris entre les deux traits rouges, entre le quai de la Ribuée* et la Batte.

* « Ribuée » vient du wallon « ribouwèye » (lessive). Jadis, nos aïeules lavaient le linge dans les eaux de la Meuse !

En wallon liégeois, le mot « batte » signifie « digue » ou « quai ». L’expression « quai de la Batte » (soit « quai du Quai ») est passée dans l’usage mais constitue un pléonasme. Depuis 1863, l’appellation officielle « la Batte » désigne le quai compris entre Potiérue* et la rue Hongrée** (entre les quais de la Goffe et de Maestricht).

* La rue des potiers.
** « Hongrée » dériverait d’un mot d’origine flamande servant à désigner un pendoir dans l’industrie drapière, installée autrefois à cet endroit.

 

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Dessin de Gérard Michel, ancien professeur de dessin d’architecture à Saint-Luc.

 

  Aux origines

  Jadis, l’emplacement de l’actuelle place Saint-Lambert est occupé par une immense cathédrale (voir autre article), et c’est place du Marché qui constitue le centre vital de la cité. Son existence remonte aux origines de la ville, dont la population a besoin de s’approvisionner quotidiennement. Depuis le début du XIe siècle, la rue du Pont* la relie à la Meuse, où un port est établi « alle Goffe ».

* La rue du Pont a été baptisée ainsi parce qu’elle menait au pont des Arches, le premier du nom, qui se situait alors dans son axe. Parallèlement, la rue Neuvice (appellation provenant de mots latins signifiant « nouveau village ») rappelle l’agglomération marchande qui s’étendait entre la place du Marché et le fleuve.

Le mot « goffe », en wallon, désigne une excavation dans le fond du fleuve, une eau plus profonde. Au début, il ne s’agit que d’une berge en pente, submergée à la moindre crue. On y endigue le fleuve de 1545 à 1548, aménageant une batte (un quai donc) qui sera prolongée en 1549 jusqu’à la rue Hongrée.

La Goffe et ses alentours attirent tous les marchands de la cité. Une halle aux viandes y est construite au milieu du XVIe siècle.


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Gravure de Julius Milheuser (1649), publiée par Johannes Blaeu. On y aperçoit la halle aux viandes, ainsi que le port fluvial en aval du pont des Arches, de la Goffe à la rue Hongrée.

 

goffe_liege_1790.jpg  Dessin de 1790 publié par Léon Béthune dans « Vieux Liège : recueil de vues rares ». À gauche, le pont des Arches avec la cathédrale Saint-Lambert à l’arrière-plan. Au centre, le port de la Goffe. À droite, les rangées d’arbres de la Batte.

  Dès le XVIe siècle, le quai de la Goffe et la Batte connaissent une vie commerçante intense : ils accueillent des marchés quotidiens et une foire annuelle qui amène son lot de camelots, saltimbanques, forains*, comédiens, bonimenteurs, vendeurs de remèdes… La Batte, de nos jours, évoque le marché dominical que fréquentent chaque semaine des milliers de curieux, issus aussi des pays limitrophes, principalement des Pays-Bas et d’Allemagne.

* La partie « variétés » de la foire annuelle a quitté la Batte en 1859 pour venir s’installer boulevard d’Avroy.

 

La halle aux viandes

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Au début des années 1970 ▲ et de nos jours ▼

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blason bouchers liege.jpgBlason des mangons (c’est ainsi qu’on appelait autrefois les bouchers), corporation dont l’existence remonterait au XIIe siècle, un des trente-deux bons métiers de la cité de Liège à l’époque de la principauté.

blason bouchers.jpgCe blason se retrouve au-dessus des portes d’entrée de la halle. La pierre rectangulaire qui le surmonte comportait des armoiries et inscriptions rappelant l’Ancien Régime, lesquelles ont été martelées lors des événements révolutionnaires de la fin du XVIIIe siècle.

Ce bâtiment destiné au commerce* de la viande, qu’on appellera aussi la Grande Boucherie, a été bâti de 1544 à 1546 selon les plans de l’architecte Paul de Ryckel**, en remplacement de celle établie près de l’hôtel de ville, devenue insuffisante.

* Les bouchers ne seront autorisés à vendre à domicile qu’en 1846, moyennant le paiement d’une taxe et l’obligation d’une hygiène irréprochable.
**Chargé aussi d’une restauration de la collégiale Saint-Martin, qui garde toujours des séquelles de l’incendie du Mal Saint-Martin, deux siècle plus tôt.

Il s’agit du plus ancien édifice public de la ville, bel exemple du style Renaissance alliant la brique et la pierre calcaire. Les activités marchandes s’exerçaient au rez-de-chaussée, l’étage servant de lieu de réunion aux compagnons.

Quand la principauté de Liège est rattachée à la république française (1795-1814), la halle devient un bien national. En 1822, le gouvernement la cède à la Ville (nous sommes alors sous le régime hollandais). Le rez-de-chaussée conserve son affectation d’origine, mais l’étage est converti en école communale, laquelle fera place, en 1862, à une bibliothèque publique*.

* Cette bibliothèque sera transférée rue des Chiroux en 1904.

 

halle viandes_liege_1881.jpgCe dessin de Pierre Dehousse montre la halle en 1881, vue depuis la rue de la Boucherie. À l’arrière-plan, à droite, on aperçoit, au-delà de la Meuse, le clocher à campanile de l’ancienne église Saint-Pholien.

 

plan_1880.jpgSur ce plan dressé par Blonden en 1880, j’ai colorié en rouge l’emplacement de la halle. Les voiries environnantes s’appellent la rue du Pont (1), la rue de la Boucherie (2), la rue de la Goffe (3), la rue de la Halle (4), la rue de la Clef (5)*, la rue Sur-le-Mont (6)** et Potiérue (7).

* Une enseigne y portait jadis ce motif.
** Cette rue étroite allait en s’élevant jusqu’au milieu de son parcours. Cette butte datait de la construction de l’enceinte défensive de Notger, car des terres avaient été amoncelées contre le rempart.

 

halle viandes_liege_1900 (1).jpg  ▲ La halle à la charnière des XIXe et XXe siècle. Les façades sont en partie peintes à la chaux. Les auvents en zinc ont été placés en 1888 pour abriter les marchandes de volailles ▼
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Peinture représentant les lieux vers 1900.

 

halle viandes_liege_plan 1917.jpg  Ce dessin fait partie d’une série de relevés réalisés en 1917 par le service d’architecture de la ville de Liège. Dans les commentaires qui les accompagnent, il est question d’ un « vieux bâtiment condamné à disparaître bientôt ».

  En fait, il y a longtemps que les bouchers se plaignent de l’exiguïté et de la vétusté des lieux. Plusieurs intentions d’agrandissement ont échoué dans la seconde partie du XIXe siècle, vu que le bâtiment est complètement enserré dans le tissu urbain. Mais en 1911, le conseil communal, sous le mandat du bourgmestre Gustave Kleyer*, décide d’aérer et assainir le quartier, afin de construire une nouvelle halle beaucoup plus grande en front de quai. Ce sont des problèmes de finances communales, puis surtout la première guerre mondiale, qui mettent un terme au projet.

* Celui-là même qui dirigeait la ville pendant l’Exposition universelle de 1905.

 

rue sur-le-mont_liege_1919.jpg  Il n’empêche que des expropriations ont été programmées « au plus grand profit de l’hygiène » ; elles entraînent la disparition des rues Sur-le-Mont (la photo ci-dessus date de 1919) et de la Clef.

 

plan_liege_1938.jpg  Ce plan communal nous reporte en 1938. Remarquons les transformations apportées au quartier de la halle* : la rue de la Boucherie a été prolongée jusqu’à Potiérue qu’on a élargie ; des immeubles ont été démolis pour faire place à des entrepôts.

* Un plan de 1930 (année d’une exposition internationale) ne présente pas ces transformations.

 

rue du pont_liege_1905.jpg  La rue du Pont, vers 1905. Le photographe tourne le dos à la place du Marché. À gauche, s’ouvre la rue de la Boucherie.

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Le même endroit de nos jours.

 

rue de la boucherie_liege_debut XXe.jpg  La rue de la Boucherie avec ses maisons en encorbellement. Les immeubles, à l’arrière-plan, sont ceux de la rue de la Halle en communication avec la rue de la Clef.

rue de la boucherie_liege_2016.jpg  Les maisons en encorbellement ont subsisté ; l’arrière-plan, lui, a subi une totale métamorphose (nous en reparlerons).

 

rue de la boucherie_liege_1930.jpg  La rue de la Boucherie vers 1930. Les immeubles de la rue de la Halle vont disparaître pour être remplacés par des entrepôts annexés à la halle aux viandes.


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La halle en 1941 entre les entrepôts (à gauche) et la rue de la Goffe (à droite).

 

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▲ La configuration des lieux de nos jours ▼

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À droite, la rue de la Halle vers 1930.

rue de la halle_liege_2016.jpg  La rue de la Halle, de nos jours, n’est plus que ce chemin marqué d’une flèche, traversant l’esplanade-parking de la cité administrative.

 

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▲ Les entrepôts à la fin des années 1950 ▼

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De nos jours.

 

goffe_liege_fin annees 1950.jpgDans la seconde moitié des années 1950, commence un chantier d’envergure. Nous le détaillerons plus loin.

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De nos jours.


L’évolution du quai de la Goffe

quais de meuse_liege_debut XXe.jpg  Cette carte colorisée nous reporte à l’aube du XXe siècle, quand les bateaux-mouches faisaient office de transports en commun avant d’être supplantés par les tramways. L’intitulé « quai de la Batte »* est passé dans les usages, mais rappelons que les appellations officielles sont le quai de la Goffe (1), la Batte (2) et le quai de Maestricht (3).

* Ce qui signifierait « le quai du quai »  wink

 

la goffe_liege_1900 (1).jpgLe bâtiment à l’angle du quai et de Potiérue est la maison Havart, du nom du quincaillier qui l’occupait à la fin du XIXe siècle (la photo ci-dessus date du tout début du XXe siècle). Il s’agit d’un des plus anciens immeubles de Liège ; on situe traditionnellement sa construction en 1594, mais il est plus vraisemblable qu’elle ait eu lieu entre 1666 et 1668. Les lieux sont abandonnés depuis la fermeture du restaurant gastronomique « Au Vieux Liège ».

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Le même endroit au début des années 1970.

 

la goffe_liege_1900 (2).jpgLe quai de la Goffe vers 1900. Le renfoncement marqué d’une flèche, par rapport à l’alignement des autres immeubles, est un souvenir du XVIe siècle, quand on a aménagé à cet endroit, moyennant des expropriations, un emplacement réservé au marché aux fruits.

 

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▲ Le marché aux fruits dans la première décennie du XXe siècle ▼

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  La « place » de la Goffe et son marché aux fruits en 1927. La flèche rouge indique l’étroite rue Sur-le-Mont ; la bleue, Potiérue (cliquez sur l’image pour l’agrandir).

 

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Le pont des Arches vu depuis le marché aux fruits, avant 1914.

 

quai de la goffe_liege_1940-48.jpgEn mai 1940, le pont des Arches a été dynamité dans l’espoir de ralentir l’invasion allemande. Il sera remplacé jusqu’en 1948 par un pont provisoire en bois au niveau du quai de la Goffe.

 

quai de la Goffe_liege_debut annees 1960.jpgNous voici au milieu de la décennie suivante. En 1955, le conseil communal vote la construction d’un building administratif* à l’emplacement de la flèche, entre Potiérue et la rue Saint-Jean-Baptiste. Il est également prévu d’aménager une aire de parking, de dégager la halle aux viandes et de créer un ensemble commercial (l’Innovation dès 1968). Ce chantier de longue haleine nécessite la démolition ou le démontage** des immeubles marqués d’un trait.

* Il y a longtemps que les autorités communales cherchent à regrouper les services administratifs (vingt-six services dispersés dans dix-huit bâtiments).
** Certaines bâtisses ou façades ont été démontées pour être réassemblées à un autre endroit (le futur îlot Saint-Georges au début des années 1970).

 

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Gros-plan sur les immeubles qui vont disparaître entre la rue de la Goffe et Potiérue.

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Les mêmes immeubles vus dans l’autre sens, au-delà de Potiérue.

 

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Potiérue en 1956.

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À la charnières des années 1950 et 60.

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De nos jours.

 

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Potiérue dans l’autre sens en 1955 ▲ et de nos jours ▼

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Les démolitions à front de quai en 1957.


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Les palissades de la vue précédente se retrouvent (la flèche) sur cette photo mettant en valeur les pont des Arches (cliquez dessus pour l’agrandir).

 

potierue_liege_1955 (2).jpgEntre la halle et la maison Havart, il est prévu d’aménager un parking de 360 places en surface et en sous-sol. Il n’est plus question, comme en 1911, de remplacer la halle aux viandes, celle existante étant classée depuis 1950.

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Le même endroit de nos jours.

 

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En Potiérue, c’est au début des années 1960 que débutent les démolitions.

 

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▲ Construction de la cité administrative en 1964-65 ▼

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Et en 1966.

 

cite administrative_liege_1967.jpgCe bâtiment de 18 étages et 67 mètres de hauteur est l’œuvre des architectes Jean Poskin et Henri Bonhomme. Il a été inauguré en octobre 1967 au terme de quatre ans de travaux. Il n’est pas sans rappeler l’immeuble new-yorkais de l’ONU. La présence d’une telle tour moderne en plein cœur historique de la ville provoque une vive polémique*.

*Cette a tour a été construite en dérogation à un règlement communal du 19/10/1959 interdisant toute construction en hauteur dans ce secteur.


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Vue aérienne du centre-ville à la charnière des années 1960 et 70.

 

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Le marché dominical de la Batte au début des années 1970.

 

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*Les mêmes qui ont restauré les boules de l’Atomium, de 2004 à 2006.


Et la halle ?

halle aux viandes_liege_1972.jpgElle est restée en fonction jusqu’en 1980, année où elle a été interdite aux bouchers pour cause d’insalubrité (la photo ci-dessus date de 1972).

  En 1993, l’architecte Pierre Hebbelinck (associé avec Alain Richard) est choisi par la ville pour réfléchir à un plan de restauration, du bâtiment et de ses abords. Les travaux commenceront en 1995.

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La halle avant la restauration des années 1990 ▲ et en 2006 ▼

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proue halle aux viandes_liege_2016.jpgDu côté quai, la halle est précédée d’une terrasse qui évoque la proue d’un navire, avec le tronc d’un pin Douglas de 27,5 mètres en guise de mât.


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Un second mât se dresse de l’autre côté de l’entrée du parking. Son jumeau et lui, ainsi que la terrasse en forme de proue, rappellent le passé portuaire* de cet endroit.

* Dans la chronique d’archéologie et d’histoire du pays de Liège de juillet-septembre 1998, il est écrit : « Deux immenses colonnes urbaines formées de socles en troncs de pyramides et d’immenses troncs d’arbres mettent l’espace en évidence, évoquant à la fois les colonnes du pont de Fragnée et les piliers porteurs du pont de l’Atlas, aux deux extrémités de la ville ».

  Le bâtiment rénové a accueilli diverses expositions et manifestations d’ordre économique. Actuellement, il est devenu le principal lieu d’accueil touristique de la ville, à la suite de la fusion de la Maison du Tourisme du pays de Liège et de l’Office du Tourisme de Liège.

 

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2 commentaires sur “Le quai de la Goffe, la Batte, l’ancienne halle aux viandes et la cité administrative

  1. Je retrouve des sensations de ma jeune adolescence (10-15ans) quand j’allais retrouver ma mère, qui travaillait à l’Oisellerie Humblet sur la Batte. Je passais devant la soufflerie d’extraction du restaurant « au Vieux Liège » logé dans la Maison Havart et je crois bien que les effluves de la cuisine au vin (inconnue à la maison) ont à jamais déclenché ma curiosité pour la gastronomie. Chez Humblet, j’avais la confiance des deux patrons, Messieurs Lucien et André Humblet et des petites missions de nourrissage des oiseaux, singes et autres animaux exotiques m’étaient confiées. Mon sens des responsabilités y a gagné et j’en étais fier. Les étroites ruelles avoisinantes (« Sur les Foulons », « St.Georges », « des Airs » et « de la Rose ») qui entouraient la Maison Humblet ont aussi contribué à élargir mon champ de vision de la vie : en effet, quelques dizaines de maisons closes y tournaient à plein régime (surtout quand les immigrés italiens avaient touché leur paie et faisaient la file devant la porte, attendant impatiemment que  » la belle  » (pas toujours ! ) à moitié rhabillée, expulse son client en criant « au suivant » )… Véridique, et je n’avais pas assez de mes deux yeux pour capter ces scènes « d’un autre monde » ! J’avais bien soin, évidemment, de ne pas parler de ce « parcours secret » à ma mère et, me croirez-vous, je privilégiais souvent le passage devant les cuisines du Vieux Liège pour humer les « sauces-lapin » ou « effluves de crustacés au vin blanc » … eh oui … 🙂

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