Le premier jardin botanique de Liège est fondé en 1819, sous le régime hollandais, par l’université établie depuis deux ans dans les bâtiments de ce qui a été le collège des jésuites wallons (actuelle place du XX août). Serres, orangerie et parterres sont aménagés en bord de Meuse dans les jardins de l’ancienne maison religieuse.
Des transformations aux bâtiments académiques et la construction d’un quai de halage le long du fleuve restreignent la superficie de ce « parc des flores ». En 1836, le professeur Charles Morren, qui dirige la chaire de botanique, en obtient le transfert dans un site plus approprié. C’est au pied de la colline Saint-Gilles, dans le quartier du Bas-Laveu fort champêtre, qu’un terrain de cinq hectares est acquis en 1838.
Sur ce plan de 1838, la croix désigne l’emplacement choisi pour le nouveau jardin botanique. Le tracé coloré en rouge représente le Grand Jonckeu, appellation de la voie de communication qui commençait rue Saint-Gilles à la hauteur de l’actuelle rue Grandgagnage (1), puis suivait approximativement les rues Louvrex (2), Hemricourt (3) et du Plan incliné (4). À titre indicatif, le bras de la Meuse est devenu les boulevards d’Avroy (5) et Piercot (6).
Le mot « Jonckeu » proviendrait du bas-latin « juncetum », qui indique un lieu planté de joncs. Dans les années 1840, des travaux seront entrepris pour rectifier et élargir cette vieille artère (il faut préciser qu’elle mène au quartier des Guillemins en pleine mutation depuis la création de la gare de chemin de fer en 1842). Le tronçon marqué 2 sur le plan ci-dessus prendra le nom de Louvrex en 1848. Le quartier s’urbanisera rapidement avec de beaux immeubles particuliers.
Mathias-Guillaume de Louvrex, seigneur de Ramelot (Liège, 1665-1734), a été bourgmestre de la Ville en 1702. Très versé dans l’histoire de son pays et dans la jurisprudence, il a publié de nombreux ouvrages.
La rue Louvrex à la Belle Époque. Les grilles en fer forgé, de ce côté, datent de 1848.
À droite, la rue Fusch a été ouverte en 1860 (comme la rue Nysten), date qui a vu le jardin botanique entièrement clôturé. Remarquez, sur cette carte postale, l’erreur de genre à propos du mot « jardin ».
Mais revenons-en aux origines du jardin botanique. C’est Julien-Étienne Remont (1800-1883), architecte de la Ville, qui est chargé d’en dresser les plans, approuvés en 1839. La construction des serres et les premières plantations débutent en 1841, mais les travaux sont interrompus deux ans plus tard par manque de moyens financiers.
À la fin des années 1870, il est décidé de transférer divers instituts universitaires sur le site inachevé du jardin botanique. Deux seulement finissent par y être érigés : ceux de botanique et de pharmacie. Le chantier démarre en 1881, confié à l’architecte provincial Lambert-Henri Noppius. Il entraîne une modification du plan initial du jardin, ce dont se charge Édouard Morren (qui a succédé à son père Charles mort en 1858).
Le plan du jardin botanique en 1883.
L’institut de botanique et l’ensemble des serres en 1887, quatre ans après leur inauguration. Les serres hautes avec les grandes rotondes seront détruites par un V1 en décembre 1944.
Les serres basses vues depuis les serres hautes à la fin du XIXe siècle. Dans le fond, ce sont les immeubles de la rue Louvrex.
Les serres présentent une architecture où prédominent le verre et l’acier.
Les serres basses et la terrasse qui les sépare des serres hautes et de l’institut de botanique.
Photo de Massange de Louvrex vers 1890.
Les vues qui suivent nous replongent au début du XXe siècle :
Aménagées dans les années 1880, les rocailles pour plantes montagnardes ont été supprimées en 1965.
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Les deux photos ci-dessus montrent la rue Louvrex au début des années 1960. À cette époque, la Société royale « Le Vieux-Liège » craint, vu la prolifération des buildings, qu’on envisage un élargissement de la voirie au détriment du jardin botanique. Elle demande le classement du parc, requête qui aboutira en 1975 (les serres devront attendre 1994).
À partir de 1968, certaines plantations sont transférées au Sart-Tilman, car il est prévu de déménager le jardin botanique sur ce nouveau campus universitaire. En 1970, le site devient un parc public désormais entretenu par la ville de Liège. Ce changement de statut entraîne la disparition des grilles.
Vue aérienne du parc à la fin des années 1970.
Ci-dessous, les serres en janvier 2014 :
Dans les dernière décennies, l’université a continué d’assurer la gestion des serres et de leurs collections, avec l’aide de la Ville et de l’ASBL Comité de défense des serres et du jardin botanique de Liège.
Mais depuis ce 1er janvier 2014, c’est la Région wallonne qui reprend la tâche, et de nombreuses questions se posent quant à l’avenir du site…
Cette partie de l’ancien institut de botanique abrite, depuis 2001, l’ASBL Maison liégeoise de l’environnement.
Cette autre partie, depuis 2001 aussi, accueille le Centre régional d’initiation à l’environnement.
L’ancien institut de pharmacie est occupé, depuis 2005, par l’institut supérieur Lambert Lombard (faculté d’architecture de l’université de Liège).
Liens de référence
http://www.homme-et-ville.net/ressource/ressources/jbcr.pdf
http://www.botaniqueliege.be/historique/historique.htm
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Histoires de Liège 
Magnifique travail que vous avez réalisé. Un grand merci à vous. Amitiés Michel Gréven.
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Toute mon enfance et ma jeunesse qui refont surface,c’est la plus belle chose qui pouvait m’arriver .
Sincères félicitations et grand merci à toi mon cher Claude.
Amitiés à vous deux.
Louis.
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super….
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Directeur technique de L’ALE, j’avais de mon bureau une vue unique sur ce parc… Il m’arrivait d’y somnoler quelques minutes au retour d’un repas d’affaire au petit restaurant français de la place des béguinages…
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très beau documentaire ,mai la ville s’étouffe et les espace vert diminue ,comme se jardin botanique ,qui un jour risque de finir par disparaitre ,pour laissé la place aux immeuble et voirie ,…
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Que de beaux souvenirs d’enfance, de mes 5 à 10 ans, (1950-1955) quand ma mère me disait « on va au Botanique » ! Nous habitions près de l’Hôpital Militaire de St. Laurent et ce parc était un de ceux où l’on descendait en famille (avec celui de La Boverie, le petit (mais magnifique) Parc Notger, et le Parc Astrid à Coronmeuse. Le plus souvent à pied, ou en s’aidant d’un tram, avec thermos et tartines car il n’était pas question de faire des frais en chemin. Il m’est même arrivé, délégué par mes parents, d’aller sonner à une porte pour quémander de l’eau quand nos réserves étaient épuisées … Au Jardin Botanique, je me souviens que nous étions très attentifs à ne pas se laisser enfermer dans le parc en fin de journée: le gardien en faisait le tour en criant pour annoncer la fermeture des grilles ! Oufti, quel bond en arrière … 🙂 Merci pour cet énorme et magnifique travail de recherche !
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Le jardin botanique n’a hélas plus de botanique que le nom… une pelouse arborée au mieux. A quand la reconstruction de la grande serre et la restauration d’un jardin botanique digne de ce nom comme à Bruxelles. Un peu d’ambition que diable!
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